(Ouais c'est beau
)
Il avait l’air perdu…
Sa décision avait été difficile à prendre, mais plus dur encore était cet instant. Dire à un être qu’on aime qu’on ne partagera plus ses nuits, qu’on préfère la solitudes des forêts d’Azeroth, alors que tout son être aspire à être aimé… Quelle ironie. Quelle absurdité.
Pourtant elle avait choisi. Pour lui. Pour ne plus faire de mal. Pour eux…
Il avait l’air d’un enfant. Presque fragile.
Elle se blottissait entre ses bras, respirant l’odeur de sa peau, le parfum de ses cheveux…
Elle ne pouvait plus contenir ses larmes. Elle l’aimait. Pas de la même façon qu’elle pouvait aimer Takaris, mais son amour pour Feare était bien réel. Il avait pris une place importante dans sa vie et dans son cœur. Une place qu’elle ne pouvait ignorer, une place qu’il garderait toujours.
Il avait l’air si fragile…
« Mon ange… »
Elle murmurait ces mots à son oreille. Son visage pâle encadré des longues mèches blanches de ses cheveux lui donnait une apparence céleste plus brillante que la Lune.
Passer une dernière nuit entre ses bras. Goûter à nouveau la saveur de ses baisers, la douceur de ses caresses, la fougue de son désir…
Il l’avait conduite devant cette auberge qui avait scellée leur union. Leur première nuit, quand leurs flammes s’étaient unies…
Il hésitait. Faire un pas, encore un, pour fermer la boucle, pour achever ce cercle… Il n’en avait pas envie, elle le voyait bien, rendant sa tache encore plus difficile…
Sans doute était ce une erreur. Elle aurait du en rester là, partir, sans rester ce soir, ne pas ajouter cette nuit aux regrets, ne pas faire couler de larmes supplémentaires…
La fin d’une histoire ? Ou un éternel recommencement ? Deux amours inachevés, des cœurs brisés à tout jamais. Une dernière fois… Encore une fois…
Cette nuit, leur corps chantèrent à l’unisson, s’unissant encore une fois, s’aimant comme jamais ils ne s’étaient aimés auparavant, mêlant fougue, passion, tendresse et douceur en une étreinte désespérée, où la l’amour et la rage qui les habitaient ne firent plus qu’un.
Pour que cette nuit soit la plus belle, plus belle encore que la lueur de la Lune, plus étincelante que la lumière des étoiles, pour faire pâlir l’Aurore, et donner à leur cœur la plus belle des flammes et le plus brûlant des souvenirs…
Elle l’entendit se lever et partir. Sa peau brûlait encore du feu de ses baisers. Le retenir ?
Non… Elle avait choisit, elle n’avait plus aucun droit.
Ce n’était pas la fin de leur histoire. Juste une étape, juste une page tournée vers le changement.
Elle resterait à ses cotés, elle le suivrait dans ses combats, elle soutiendrait encore et encore ses gestes les plus fous.
Mais elle avait choisit la solitude. Retourner à cette vie qui autrefois avait été sienne.
Etait ce le bon choix ? Edelween lui avait dit qu’elle devrait choisir, choisir entre les deux, choisir l’un des deux, et s’en tenir à son choix… Elle avait fait un autre choix. Le choix de les aimer, le choix de souffrir seule, de ne plus leur appartenir, de ne plus s’enchaîner à eux. De ne plus les enchaîner…
Elle sentait la rage monter en elle. Cette rage qui l’étreignait, qui bouillonnait au fond d’elle, qui avait fait d’elle ce qu’elle était… une tueuse…
Son lien avec Feare était toujours aussi fort. Elle sentait la rage de l’elfe battre à l’unisson de la sienne. Lui aussi fuyait vers la protection de la forêt, loin des êtres, pour ne pas faire couler le sang, pour épargner les innocents…
Elle aussi fuyait. Elle aussi courrait sous les arbres de la forêt, laissant des traces légères dans les neiges éternelles de Don Morogh.
Elle voyait encore le regard de l’elfe, où se succédait tendresse et fougue. Son regard blanc aux couleurs de la Lune, oscillant contre sa volonté vers le rouge sang de la rage, vers les flammes de l’enfer.
Elle courrait à perdre haleine, tenaillée par la douleur qui l’envahissait. Comme la morsure d’un serpent, elle laissa le venin de la rage l’envahir, prendre possession de son être et l’aveugler…
Bel elfe, beau guerrier, mon ange…
Tu règneras sur ma vie, par la peur de ne plus te revoir, encore une fois.
Une dernière fois…