Val’aras et Awa’e

(C'est une histoire un peu longue, un peu obscure sans doute (encore!) mais y interviennent Isnarel, puis Gardhran, aussi je voulais en laisser une trace chez vous et puis Wimli m'a forcée un peu
*Claira, qui passe directement au rang de floodeuse mais c'est à cause de Wimli *)

-------------------------

Le jour est encore loin de se lever, mais elle sent que l’heure est venue.

Elle se dégage doucement, effleure une dernière fois les lèvres pâles, le visage tranquille. Elle ramasse ses bottes qui traînent près du feu de camp et s’éloigne sans hâte.
La jungle est pleine de la vie qui s’éveille, vibre, murmure et tremble autour d’elle, une fine vapeur s’élève du sol et caresse ses bras nus, alors qu’elle selle son cheval, et prépare son départ.
Ou retour ?

C’est un long voyage dont elle arrive au terme. Des mois et des mois sur la route, un étrange voyage en terre de Kalimdor, à chercher, à trouver une partie des réponses…
La nuit passée, elle a enfin senti la force qui coulait dans ses veines, le cœur qui prend un rythme neuf, l’intuition que…
Le moment est arrivé, Femme, où tu dois te défaire de ces biens…

Certains hommes appartiennent à leur terre, appartiennent à leur clan, leur faction ; elle a toujours appartenu aux gens, et aux souvenirs, à la mémoire, au passé.
Elle sourit pour elle-même ; des mois auparavant, c’est l’ermite, là bas, dans les sables, qui l’a nommée « Sans Terre », alors qu’elle l’interrogeait du regard.

La nuit dernière.
L’entendre raconter, dans son cou, l’histoire de sa vengeance, le voir ouvrir la main dans l’eau pour laisser aller cette colère, remplacée par ses lèvres à elle, lui a montré sa voie.

Elle se souvient, encore, des mots du Druide blanc. Trouver son propre chemin, accepter d’aller seule. Quitter le plein soleil, la lumière brûlante, l’amour fou qui vous laisse exsangue, pour l’ombre, pour le vent, pour ce qui lui ressemble, pour la douceur et la paix.

Elle est entrée enfin dans les marches de l’ouest. Elle arrive aux falaises, le phare dans son dos, ces terres si familières et désertes dans le petit matin. Elle descend de cheval, finit sa route à pieds, s’avance sur les rochers, face au vent.

Sans y penser, elle porte la main à son poignet, caresse la marque bleue. Inspire. Détache les deux fioles qui ne la quittaient pas, cousues contre sa peau, sous la chemise sombre.
Pierre et verre, les deux s’entrechoquent dans ses paumes. Elle les fixe longuement, à demi souriante, perdue dans ses pensées.
Le Gardien du secret, la promesse de vie et les cendres d’un mort, la mémoire, perdue et retrouvée…

Elle chuchote des mots que personne n’entendra, une promesse, puis, plus fort
Je vous laisse aller, vous qui avez fait ma vie.

Ses mains s’ouvrent d’elles mêmes, et laissent glisser dans l’eau Val’aras et Awa’e.

Le soleil réchauffe le haut de ses épaules, par-dessus la falaise.
Elle sent sa présence autour d’elle, en elle. Dans l’odeur de ses cheveux, dans le creux de son bras. Elle murmure, le visage tourné vers le ciel.
Aelidan, l’ombre du vent…

Elle flotte.
Sur le dos, les cheveux étalés autour d’elle, les yeux rivés au ciel.
Brûlée par le soleil et le sel, mains ouvertes, alourdie par ses vêtements gorgés d’eau.

Elle s’est sentie glisser, le choc de l’eau glacée lui a coupé le souffle, le sable si dur tout près de la surface, l’eau troublée assombrie, le silence, le courant qui la porte.

Elle flotte, cœur éteint, et la mer autour d’elle l’avale peu à peu.

Son visage qui se penche vers elle, ses yeux rivés aux siens, et ces deux mots elfiques qui lui coupent le souffle.

Elle chantonne, soupire des paroles sans suite, avant de se laisser glisser dans les rêves de fièvre.

- Hais moi, déteste moi, fuis moi…
- Je pars, je reviendrai un matin, ou une nuit, je ne te laisse pas, je reviendrai, je promets…

Son esprit dérive, comme son corps emporté par les vagues.

- Si tu choisis la voie de la mémoire, Sans Terre, tu porteras son poids sur toi, dans ta chair. Val’aras la pierre est aussi là pour te le rappeler.

A travers ses paupières mi-closes, elle devine le soleil se voiler peu à peu.
Ses lèvres lui font mal, fendues et craquelées. Un goût de métal et le sel se mêlent sur sa langue.
La fièvre fait danser les ombres autour d’elle, réveille les fantômes, enroule son esprit dans une brume tiède.

Il lui a demandé de s’enfuir, de se mettre à l’abri, de ne plus l’approcher – si elle l’aime. Elle l’a regardé dans les yeux sans y croire, elle a posé des questions, il a secoué la tête.
Elle a disparu devant lui, blessée, inquiète, avec au cœur une sourde appréhension : le passé les retrouve, elle n’aurait jamais du rendre Val’aras à la mer. Elle a bien cru pouvoir le laisser derrière elle, mais il la rattrape, à travers l’elfe vent.
Elle ne l’avait jamais vu aussi sombre.

Sa gorge se serre, et elle laisse aller sa tête en arrière.



Une chanson étrange, une main qui caresse ses cheveux.
- Clai..ra.. pas bouger. Dormir. Isnarel entendre le vent gémir ce matin, sur la plage. Isnarel nager, nager, avec l’esprit de l’eau. Isnarel ramener son amie ici…et attendre.
Claira devine ce que lui ont coûté tant de mots à la fois. Isnarel, celle qui entend, a appris peu à peu à parler et écrire, mais elle préfère toujours se cacher sous sa forme de Chat, et observer les autres en silence.
Elle n’a aucune idée de l’endroit où elles sont. Près du rivage, sans doute, tout comme elle la jeune druide semble aimantée par la mer.
- Le vent parler de Claira, cette nuit. Une ombre, une dame blanche qui la cherchent…
Isnarel penche un peu la tête, rêveuse, comme souvent, écoutant des choses à elle seule audibles.

Blanche sa peau, blanches ses mains, et si fines et pâles qu’on croirait pouvoir les briser. Mais, en filigrane, sourd une noire lumière.
L’air vibre autour d’elle quand elle marche, de son pas léger et dansant.
Elle fixe Claira du regard, tranquillement, sûre d’elle, inaccessible aussi.
Dans son rêve, elle n’en finit jamais d’approcher, mais sans jamais être vraiment là...

Claira se redresse sur les coudes, essoufflée. Ces images lui reviennent chaque nuit, depuis plusieurs jours, depuis qu’elle est sortie de l’eau.

Ces images-là, et des rêves, précis et singuliers, qui semblent partagés par plusieurs de ses proches.
Isnarel, perdue aux frontières de l’esprit, Mystina qui s’endort, Mylea qui oublie, Aelidan qui…

Elle secoue la tête, lentement, jusqu’à ce que les battements de son cœur s’espacent et reprennent un rythme naturel.

Souvent dans l’ombre, le démoniste observe et collecte ces rêves, ou des bribes de phrases, des mots à demi murmurés, des images, des histoires incomplètes. Il vient presque chaque soir, la voir, lui rapporter ce qu’il voit et entend.
Elle ne comprend pas bien, mais elle assemble et révèle.
Nomme.

Les rêves les égarent, bien souvent, et de plus en plus nombreux sont ceux qui tendent l’oreille pour écouter le vent.
Mais celui-ci…
Aaka, la lumière noire.
Ce sont les mots qui lui viennent aux lèvres, accomplissant le travail de nommer, à son tour.

- Et mon nom secret, qui pourra donc le dire, maintenant qu’il n’est plus près de moi ?

Assise sur le ponton, perdue au bout du Monde, Claira balance les jambes, ses pieds nus caressant la surface de l’eau.

Dans son dos, Shaelmina farfouille dans ses sacs, marmonne, et rit toute seule, absorbée comme souvent.

Elles ont nagé longtemps pour arriver jusqu’ici, sous l’arbre, près de la tour en ruines. Ici, elle peut encore entendre les murmures et le souffle des soldats de l’armée de l’Ombre, sentir la main de Keleothin posée sur son cou, respirer l’odeur de pain et de sable de l’enfant disparu.

Ici, chaque pierre lui parle, comme la mer sous ses pieds. C’est un endroit solitaire, apaisant, où le poids de mémoire redevient une force, une source de vie.

Elle a souvent imaginé, pendant ces derniers jours, revenir jusqu’ici avec Aelidan, et lui offrir le choix.

Il a renoncé à tout, se dit mort, marche dans les ténèbres.
Elle accepte peu à peu de le laisser aller, et surtout, de donner davantage à Val’aras, donner pour rendre à l’elfe vent un peu de sa lumière.

Autour d’elles, les fantômes dansent et bruissent, portés par leurs deux souffles, même Shaelle le sent, qui évoque à demi-mot ses parents et sa terre.

Le bois du ponton est encore tiède sous leurs pieds, la lune est haute, et fait briller leurs yeux. Claira tend la main vers Shaelle, attrape son poignet, et l’attire vers elle en souriant.

Elle la serre un moment dans ses bras, le nez enfoui dans ses cheveux, et la repousse doucement, l’éloignant d’une parole, pour la préserver de ce qu’elle était sur le point d’accomplir.
Elle se retourne vers la mer, encore elle, qui guide ses instincts et couvre la voix des fantômes.
Agenouillée près de l’eau, elle ferme les yeux et sourit.

Ce qu’elle va donner la déchire.

Ne pas penser à la douleur, respirer les embruns, garder les paupières serrées encore un tout petit moment…

Elle déplie l’enveloppe de cuir, sort précautionneusement son arme, son trésor, son fardeau.
Val’Aras, mat et lisse, tout à coup plus pesant que jamais dans sa paume.
Ce n’est que la troisième fois qu’elle va réciter les phrases apprises, à l’été, dans les Cavernes sombres. Mais elles sont familières, chantent déjà dans sa tête comme pressées d’en sortir, de s’élancer vers ces ombres mouvantes qui tournent autour d’elle.

Ohroh Ehbah Ahohzodpeh,
Oheepeh Tehahah Pehdohkeh,
Empehheh Aressel Gahehohleh,
Mohar Deeahleh Hehkehtehgah

Voilà ce que je veux : qu’une voie soit choisie pour l’elfe vent, blanche ou noire, mais qu’il n’hésite plus entre deux mondes, sans vivre.
Ce que je donne, c’est vous qui le prendrez…

D’un geste vif, assuré, elle entaille son poignet, juste au dessus de l’œil bleu. Ses paroles se perdent en murmure alors qu’elle referme les yeux.
Le vent s’est levé, qui fait tourbillonner les ombres et crie à ses oreilles, qui lui porte des paroles anciennes et nouvelles.
Il est rugissant et rageur lorsqu’elle lui abandonne une pincée de cendres, un bout de Val’aras en échange d’une part d’elle.

Elle tremble un peu, frissonne, les cheveux secoués en tout sens, quand soudain une image étrange s’imprime sous ses yeux clos.
Un visage familier, aimé, qui s’illumine d’un coup, comme s’il était une clé.

Un cœur qui bat et vit, un sourire qui éclaire, des grandes mains qui rassurent.

Elle est glacée d’effroi.
Le vent est retombé, Shaelmina s’approche, déjà, à pas lents et tranquilles, qui revient la chercher.
Mais Claira ne bouge pas, pétrifiée, des images plein les yeux.

La jeune elfe accroupie, ses dents blanches, le bonheur et l’amour qui coulent en elle comme un puit de lumière.

Ne me dites pas que c’est Lui, non, je vous en supplie…

En quittant Menethil, l’esprit confus, le cœur lourd, elle a voulu s’enfermer dans le noir, boucler les portes et les barricader, éteindre toute lumière. Elle a couru sans saluer personne, bousculé les passants, filé vers la caverne lugubre et l’une des maisons basses où elle s’est abritée. A l’étage, on n’entend presque plus le grondement de la ville. Elle s’assoit dans un coin, sur la pierre, dos au mur. Ses yeux la brûlent, sa gorge est sèche, elle a du mal à avaler, un peu comme si toutes les paroles échangées tentaient de se frayer un chemin de retour. Elle sent encore la marque de ses mains sur son bras, et son poignet la lance à nouveau, étrangement.

Je me suis trompée, ce n’était pas « ça », comment lui prendre ou offrir quelque chose qu’il n’a pas ?
Je me suis trompée… Tout ça a été dit et fait en vain… sauf peut-être protéger la petite, même si elle ne s’en doute pas encore.

Elle se souvient d’Isnarel, toute droite devant elle, lumineuse et fragile, vibrante. Ce soir qui avait vu son premier grand succès. Cette nuit de joie, gâchée. Les larmes dans la voix de l’elfe.

Claira aimer Chef_de_meute ?
Isnarel….non….
Réponds. Claira aimer Chef_de_meute ?

Une nuit troublée, douloureuse, où elle a regretté avoir été tirée hors de l’eau. Où elle s’est elle-même renommée Sans cœur, alors que…

C’est moi qui mériterais d’être appelé Sans cœur, Claira, toutes celles que j’a… auxquelles je tiens finissent par en souffrir.

En un instant elle a compris, et s’apaise. C’est une nuit de silence, où ils contemplent la mer, côte à côte, sans presque se toucher, et pourtant...
Ils entrent dans le puit de lumière, se regardent. Ils n’ont jamais été si proches, et pour la dernière fois, sans doute.
En pensée, elle tend la main vers lui ; l’espace d’un battement de cœur, il tend sa main vers elle, attrape son poignet, le serre doucement.
Pas un souffle de vent.

Je me suis juste trompée, je ne veux pas le nommer Sans cœur.
Ce n’est pas lui, la clé, elle est encore en moi…

Devant l’aube qui se lève, dans le grand calme de la nuit qui s’achève, elle prend sa décision.
Elle se redresse, et se tient devant lui. Elle plonge son regard dans le sien, qui ne l’évite plus, malgré sa capuche baissée.
Elle fait venir à elle les énergies magiques qui la renvoient en ville, et lui fait ses adieux.

Voilà où j’abandonne cette partie de moi-même, sur un rocher, face au large, près de tout ce que j’aime…

( Si c'est pour mettre des textes aussi beaux a chaque fois, tu peux flooder autant que tu veux )

Elle revient à Menethil au milieu de la nuit. La lune est haute, et donne au port, désert, un éclairage étrange. Les arbres bruissent légèrement sous le vent, accompagnent le froissement de ses pas dans l’herbe, auquel se mêle bientôt une chanson à mi-voix.

Apercevant le nain qui approche, elle resserre sa cape autour d’elle et sourit discrètement.
Le roux essaie toujours de se montrer plus sûr, plus confiant, plus solide qu’il ne l’est réellement – à moins qu’elle ne se trompe…encore ?
Il sifflote et prend l’air dégagé, alors qu’il arrive devant elle. Mais elle remarque ses mains qu’il tente d’occuper, son regard timide, le rose sur ses pommettes.

Ils ont peu de paroles à échanger, encore. Cheminer côte à côte, partir s’asseoir dans l’herbe, s’absorber dans quelques menues tâches en prévision d’une longue nuit, le feu, trois poissons mis à cuire, le sol balayé rapidement pour installer leur campement de fortune. Le chat qui ronronne non loin. La lune, brillante, énorme, qui les marque tous les deux et les arrête, enfin.

C’est une longue histoire…
J’ai tout mon temps, Claira.

Quand il écoute, Wimli ferme à demi les yeux, sourit souvent, comme pour l’encourager. Il cache une grande part de ses propres sentiments derrière une plaisanterie, ou derrière son chapeau.
Il parle très peu, sauf quand elle évoque les fantômes. Elle lui sourit alors, doucement, et pose sa main sur la sienne.

Elle s’interrogera, plus tard, sur ce qui lui fait peur, outre cette crainte, peut être, de se sentir parfois….invisible, lui-même ? A-t-il vu ses fantômes ? A-t-il pu leur parler ?

Elle raconte, le visage tourné vers la mer, réchauffée par le feu et la présence tranquille du nain.
Les Héritiers, leur rencontre, leur héritage commun fait de devoirs et de souvenirs.
Le sang, les morts dont il faut se rappeler.
Les trahisons, la fuite, l’exil.
La modestie, l’insignifiance de toute chose les concernant.
Leur destin de veilleurs, et cette étrange malédiction : pouvoir donner ou rendre, aux autres, mais jamais à soi-même.
Son époux, puis son amant et grand amour, l’impression au bout de quelques mois de s’être perdue elle-même.
Son voyage, sa presque mort, écrasée de soleil, les cavernes sombres, l’homme seul qui connaissait son nom.
L’apprentissage, Val’aras, le poids de la fiole sur sa peau.
Le tout premier rituel, de feu, sa douleur physique, l’enfant mort, le prix à payer pour tout ça…
L’amour du druide qui l’avait sauvée, une dernière fois, avant que les secrets et mystères n’achèvent de les éloigner.
Toutes ces choses cachées, les images qui flottaient devant elle, les noms qui lui venaient aux lèvres, parfois, destinés à marquer. Ses rêves étranges et troublants, les fantômes dont la voix se confondait avec le vent.

Comme avec l’elfe-dont-je, ses paroles sont confuses, embrouillées, elle hésite souvent, se reprend, parle en images et symboles, essaie de nouer un lien fragile entre leurs regards, sans éviter les pièges, sans bien se faire comprendre.

Mais avec Wimli, son discours se délie, doucement. Les événements s’enchaînent, trouvent leur place, chacun de leurs acteurs sort de l’ombre, peu à peu, comme pour les saluer, et sourire.
Elle explique les craintes de ces tout derniers jours. Son obsession d’avoir vu, en Gardhran, une clé, un indice.

Dans la journée qui suivra, elle comprendra, alors, qu’il était cette clé, ou plutôt une porte la conduisant vers le nain. Et celui-ci un refuge, une étape, comme poser son sac un moment et reprendre son souffle.

Sa peur de ne pas comprendre, de se tromper, de défaire ce que d’autres construisent.
Et puis, vient le moment où la parole s’épuise, d’elle-même. Ils se regardent en silence, ils savent bien ce qu’ils ont partagé, ce qu’elle lui a confié. Elle a eu l’intuition qu’il peut être un porteur, lui aussi, quand, à son tour, il a commencé à s’ouvrir.

Il évoque à demi mots ses espoirs, et ses craintes. Ne plus être qu’une épaule. Disparaître dans les autres, s’oublier lui-même, finir par s’effacer, toujours ?
Quand elle lui a donné la fiole, qu’il a refermé ses mains sur les siennes, elle a senti en lui une chaude, calme aspiration. Il a des mains de père, d’ami, qui relèvent et qui soignent, qui soutiennent et encouragent, mais des mains qui aiment, aussi, et peuvent être aimées en retour.

Elle s’est glissée au sol, près du feu, épuisée, apaisée, sereine.
Alors qu’il veille toujours, assis à côté d’elle, ils échangent quelques mots, un début de promesse, un peu plus qu’une simple amitié ?

Wimli, l’étincelle, chaleureux et fragile.