Motivation, motivation...

Que cette cité était déplaisante !

IronForge, repaire des Nains, n'était à ses yeux qu'une vaste succession de cavernes obscures à la chaleur étouffante. A l'atmosphère lourde de senteurs agressives s'ajoutait une rumeur incessante faite de cognements sourds, raclements, grincements et autres bruits mécaniques qui n'étaient pas sans lui rappeler de sinistres souvenirs. Il avait énormément de mal à l'apprécier. Il fallait que ses motifs soient sérieux car il ne venait pas à plaisir se plonger dans cette ambiance mercantile et industrieuse, bien qu'il se soit fait un devoir de visiter les monuments les plus importants une fois au moins.

Pourtant il avait rapidement repéré cette taverne qui, hasard de l'existence, était aussi l'un des principaux points de ralliement de ses amis humains. Il se plaisait à les cotôyer, appréciant leur vivacité et leur esprit d'initiative si supérieurs à ceux de sa race. Leur vie était si courte.

D'un pas maladroit, voûté dans une vaine tentative d'échapper à la sensation d'écrasement que lui inspiraient les murs de granit à peine dégrossi, le barde s'avança vers le tavernier, celui qu'on lui avait décrit une minute auparavant comme étant le dénommé Bruuk. Malheureusement, que la description ait été sommaire ou que son regard soit toujours aussi malhabile, il n'aurait su si son interlocuteur était bien l'intéressé.

- Maître Bruuk ?
- Lui-même mon gars ! Que puis-je pour vous ?

D'un rapide regard circulaire, l'Elfe s'assura que personne ne focalisait son attention sur eux de façon outrancière avant de poursuivre, extirpant une lettre des profondeurs de sa chemise :

- J'ai une missive à transmettre aux LunArgents.
- Arf ! Et bien... Soit.

D'un geste il lui arracha presque l'enveloppe des mains avant de la glisser dans un espèce de lourd grimoire à la couverture bleue parcourue de lourdes veines d'argent.

- Et vous prenez quoi sinon ?
- Je gouterais bien l'un de ces grogs que l'on m'a recommandé. Et si vous m'en offrez de quoi le goûter mieux, je peux égayer un moment votre établissement, répondit le barde, souriant en coin tout en exhibant un luth protégé dans son étui de cuir.

Le patron jaugea un instant son visiteur...

- Allez ça roule, mais ne t'avise pas de m'assommer de fausses notes et... donne soif à mes hôtes ! répondit-il dans un éclat de rire gras qui aurait ébranlé des murs moins solides.



<hrp>texte de la lettre à suivre, dès que qqun la récupère ^^</hrp>

comme a son habitude, ashkram passe en coup de vent a la taverne de bruuk pour prendre des nouvelles de clochette... et c'est a se moment que bruuk attrapa ashkram par sa cape avant qu'elle ne reparte en disant:

-Eh la toi la sauvage !!! pas si vite... decidement ta pas changé...
toujours autant un courrant d'air ma ptite.

ashkram se retourne timidement et repond en bafouillant

-ben vous savez bien... que j'ai quelque reste de mon ancienne forme d'ours
-tu parle d'une excuse pff bon allez de toute façon on te changera pas, ceci etant j'ai une lettre pour vous.
-pour moi? *inquiete* ca concerne clochette?
-non non t'en fait pas elle va bien, cette lettre est adressé au clan
-Ah? *curieuse* dans ce cas je doit pouvoir la transmettre a un conseiller
-biensur sinon je ne te la donnerai pas bougre d'idiote.

ashkram pris la lettre intrigué et se permet de la lire se disant qu'en tant que protecteur du clan elle pouvait se le permetre... on ne sait jamais c'est peut etre grave.

-qui vous l'a donné?
-un barde qui passait dans le coin
-bon je vais m'empresser de la donner à un conseiller il seront plus apte que moi a juger de son contenu. J'y vais ne m'en veuillez Mr Bruuk si je reste pas
-non bien sur vas-y je te connait maintenant... le jour n'est pas encore venu ou tu restera plus de 5mn dans mon etablissement *rire moqueur*

ashkram courru vite pour mettre au courrant tout les conseiller du contenu de la lettre.

L'enveloppe, assez lourde, contient trois feuillets, chacun orné d'un pétale de rose tracé à l'encre rouge dans l'angle supérieur droit. L'écriture est fine et rapide, dénotant une certaine habitude.

Premier feuillet a écrit:

Pic des Serres-Rocheuses, 1er jour de la Décade du Singe ( Lune d'Agilité ) - Troisième Ère

A Maître Thoraïm et Dame Melynn, mes parrain et marraine,
Et à tous les LunArgents, à commencer par le premier d'entre vous, Gardhran le diplomate blanc.


Mes amis,

Ma décision fut longue à venir.

Je me doute qu'elle ne vous apportera pas entière satisfaction, et pourtant croyez bien que mon but n'est pas de vous être désagréable, bien au contraire. Les LunArgents me sont chers. J'ai pris le temps, de loin, de goûter à l'esprit de votre communauté et il me plait de vous cotôyer. Je vous ai apprécié, aimé pour certains, admiré aussi pour d'autres.

Toutefois...

Je ne sais comment vous exprimer entièrement ma pensée. Va-t-elle vous paraître décalée ou irresponsable, je l'ignore. Vous me ferez savoir votre opinion sans préjugés ni emportement, j'ai confiance en vous. Voici comment je l'exprimerais :

Qu'est-ce qu'un barde s'il s'engage dans une organisation telle que la vôtre dont les positions sont si nettement tranchées (même si je les partage) ? Ai-je le droit de m'engager ainsi au risque de m'éloigner de ceux qui risqueraient de penser qu'ainsi "rangé" je n'ai ni envie ni souci d'eux-mêmes, que je me désintéresse de leur sort, que je ne suis plus "accessible" ?

Feuillet suivant a écrit:

Je pense à toute cette frange de la population que la guerre importe peu, que les armes rebutent de près ou de loin. Je pense aussi, à l'opposé, aux plus vindicatifs et belliqueux auprès desquels la seule mention d'une allégeance pacifiste est un discrédit majeur susceptible d'interdire tout contact. Et je pense enfin à toute cette frange de marginaux qui ne se reconnaissent nulle part et que j'ai envie de représenter librement en fonction de leurs aspirations à la noblesse parfois déroutante de pureté.

Mais ceci pourrait encore ne pas être un réel problème, car je sais comme vos coeurs sont ouverts à tous.

J'ai également quelques autres formes d'engagements avec d'autres guildes, de nature informelle, dont je doute que vous accepteriez la nature, et sans que cela constitue pour autant une facette cachée de ma personnalité. Non que je sois contraint à un quelconque acte ou position qui violerait votre charte, loin de là, Je préserve toujours soigneusement ma liberté. Mais il existe au sein d'organisations très obscures (ennemies déclarées ou non des LunArgents) des diamants d'innocence ou des personnalités simplement fragiles ou manipulées auxquelles je ne veux en aucun cas renoncer. Et je ne veux pas, directement ou non, y impliquer le nom des LunArgents car il me faut, pour les atteindre et les aider, user de subterfuges indignes de votre nom. Un engagement à vos côtés ne me parait pas compatible avec ceci et je me sentirais traître à votre cause de conserver ces allégeances, et traître à mes engagements en y renonçant pour vous.

Dernier feuillet a écrit:

J'imagine... je rêve... pouvoir mieux vous servir de l'extérieur que de l'intérieur. Mais sur ce point, je ne peux que vous faire part de mon souhait, sans droit d'espérer une compréhension. Si je l'ai, tant mieux, sinon je vous comprends, moi, d'avance.

J'ai également projet de co-fonder ma propre organisation, de modestes proportions, dont je souhaiterais qu'elle ne constitue en aucun cas un frein à ma présence à vos côtés.

C'est pourquoi, en substance...

Je demande à être reconnu non pas comme l'un des vôtres dans la lettre, mais comme votre barde et compagnon dans l'esprit, sorte d'ami "officiel" vers qui chacun de vous saurait pouvoir se tourner si mes services lui étaient utiles.

Je me tiens à votre disposition pour vous rencontrer, en collège ou pas, afin de vous présenter oralement ma demande et répondre à vos questions sans détour indû.

Votre ami,
ClL*rune*

Feare travaillait le métal à la grande forge comme à son habitude.
Beaucoup disaient que ses armures etaient plus solide car il les forgeait sur la grande enclume ...
Mais lui aimait tout simplement cette enclume.

Son marteau battait le fer en cadence et marquait la mesure dans la cacophonie de la grande citée.

Soudain l’outil s’immobilisa dans sa course.

Feare avait senti un parfum …un parfum qu’il connaissait bien.

Une main se posa sur son épaule.

-Tiens ! Bonjour Ashkram.

Le guerrier se retourna et regarda son amie en souriant.

-Bonjour Feare.
J’ai cette lettre à remettre au conseil.

L’elfe lu les trois feuillets avec un certain étonnement.

-Hmmm CrileLoup ….

-Tu le connais ?

-Melynn m’en a beaucoup parlé.

L’elfe posa son marteau, remit sa chemise et s’exclama :

-Un barde ! Pourquoi pas ?
Mais il faut soumettre la décision à tout le clan.

A peine eut il fini de parler que son amie avait disparu dans la foule.

-Toujours pressée ….

Ashkram s’en va donc trouver le fier Maître Nain Thoraïm comme le surnomme la Belle Shaana. Il vient récemment d’accepter de prendre une place de conseiller à la demande Kahenir en attendant que celui revienne. C’est avec bonne humeur qu’il accueille son amie de cœur. Que ne ferait il pas pour elle! Apres les salutations amicales et s’être enquit de la santé de celle ci et de sa petite compagne clochette. Thoraïm écoute avec un certain plaisir son amie lui raconter le contenu de la lettre
…
Les yeux gris bleu de Thoraïm gagnent encore en éclat. Il est tellement rare de le voir si heureux. Ashkram et Thoraïmavaient Crileloup rencontré un soir à la foire de sombre lune et tous les deux avaient grandement apprécié sa compagnie. Plusieurs fois Thoraïm avait croisé sa route, et l’idée de le présenter aux Lunargents lui était venue.
…

-Je me rappel la longue discutions que j’ai eut avec ce talentueux barde. A l’époque j’ai tenté de le convaincre de rejoindre les Lunargents, sans vraiment trop y croire. Mais plus que tout, je voulais qu’il écrive pour nous. Beaucoup de Lunargents portent Crileloup dans leur cœur, il sera pour eux comme un membre d’honneur.

Elûna se reveilla d'un profond sommeil...
La voix D'ashkram l'avait tiré de son rêve........
Une personne dénommé Crileloup souhaiterais éventuellement, rejoindre notre clan....... d'après se quelle avait pus entendre......

"Pourquoi les gens sont si compliqués.....si plein d'incertitudes" se demandé Elûna .......
"Encore une personne qui n'est sure de rien, ces bien dommage, on en rencontre de plus en plus, enfin, esperons que s'il rejoint notre clan, il pourra se faire une place parmis nous......." penser Elûna en finissant de s'habiller....
Ne voulant trop discuter elle sortie par la fenetre du balcon avant de disparaitre dans la grande cité naine.....

ELÛNA

Le soleil baigne de sa douce chaleur les Tarrides.
A coté de la Croisée des chemins, vers cet arbre sous lequel il fait bon paresser, une tente de lin blanc se dresse.

Un feu de camp repose devant celle ci, l'air aux alentours chargé de l'odeur appetissante de la viande en train de cuire.

Gardhran quitte un instant les flammes des yeux pour obsrver le nuage de poussiere qui s'approche.

"De la visite, on dirait bien"

Le druide se leve, tandis qu'approche encore le visiteur, qu'il finit par distinguer: Ashkram.
La jolie druidesse le salut, avant d'envoyer son tigre gambader avec les autres, et de s'asseoir pres du feu.

"Bruuk m'a demandé de faire parvenir ça aux membres du conseil.
Visiblement, ça vient de CrileLoup."

Le druide lit les papiers qu'on lui tend, avant d'hocher la tete.
"Melynn m'a beaucoup parlé de lui, et Bruuk ne cesse de me parler des recits magnifiques qu'il conte, dit l'elfe en souriant.
Je comprends ses raisons de ne pas vouloir etre un membre a part entiere du clan. Mais s'il tient en effet a y etre lié, a devenir notre barde, notre ami, ce sera un honneur, pour moi."

L'elfe rend les parchemins a Ashkram, avant de jeter un oeil au feu.
"Il y en a bien assez pour deux, je t'invite? *sourit*

Melynn avait été ravie d’apprendre que Crileloup souhaitait devenir le barde « officiel » des LunArgents, elle l’appréciait lui autant que son art … et elle n’était pas la seule.

Depuis quelques jours elle en parlait a ses amis, elle ne doutait pas qu’il accepte tous avec joie sa proposition de mettre son immense talents a leur service, néanmoins, il fallait l’approbation de tous.

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Sur les rives d’Auberdine, Gadhran, Feare et Melynn s’entretenaient de l’intégration du barde, chose surprenante, Bruuk, le Tavernier renommé d’Ironforge les accompagnait. Sa serveuse lui avait fait comprendre que le monde s’étendait au delà de la porte de sa Taverne et qu’un peu d’air frais lui ferait le plus grand bien. Le nain bourru leur appris toute la sympathie qu’il avait pour ce barde qui si souvent avait égayé son échoppe avec quelques chansons.

Tous était ravis à l’idée que le barde rejoigne les LunArgents, ils décidèrent de se mettre a sa recherche afin de lui apprendre leur décision, et de lui souhaiter la bienvenue.

Melynn connaissait bien le barde, il était souvent isolé dans sa retraite des serres rocheuse en quête d’inspiration, il était également souvent assis dans l’herbe du fort de Menethil, offrant son art a ses amis et au passants ravis.

Accompagnés du Tavernier, les trois amis partirent en quête du barde … passant par Menethil, Melynn perçu au loin une douce mélopée … un luth … suivant son intuition les amis se dirigèrent au nord des rempart de la citadelle.

Crileloup était la, assis dans l’herbe, au bord de l’eau, entouré de quatre ou cinq amis… tous portait le même tabards : ils appartenait à la Red Cross … une guilde fort respectable.

Percevant leur présence dans son dos, Crileloup se releva et fit face aux LunArgents et au tavernier.

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Voyant Bruuk accompagné des trois amis, le barde compris qu’ils n’étaient pas la par hasard, Feare lui confirma que cette petite assemblée était bien là pour lui. Crileloup comme à son habitude était d’un politesse et d’un courtoisie presque déconcertante, cependant on percevait dans son attitude qu’il était tendu, impatient de connaître la décision du Clan à son égard.

Des regards s’échangèrent dans le silence, Bruuk lui annonca qu’il avait remis sa missive à Ashkram, qui s’était empressée de la faire connaître a quelques membres du Clan … le bouche a oreille avait fait le reste.

La décision était prise … ils allait lui annoncer, la tension du barde devint presque palpable.

Melynn presque solennelle et néanmoins souriante annonça à Crileloup que les LunArgent avait décider de faire de lui … leur Barde … LE barde du Clan LunArgent.

Elle tendit alors sa robe blanche de diplomate qu’elle avait si souvent porté au nom de la paix au barde comme un symbole de sa nouvelle appartenance au Clan.

Crileloup s’agenouilla et se saisit de la robe avec lenteur et délicatesse et sans perdre une seconde, l’enfila (en l’élargissant un brin ^^) il était manifestement honoré de la place que lui accordait les LunArgents, il leur exprima toute sa gratitude et s’engagea a mettre son art au service du clan et surtout de la paix.

Il proposa ensuite à l’assemblée d’interpréter une de ses œuvres, qui, disait-il, était préparée spécialement pour l’occasion.

Enchantés, tous s’assirent autour d’un bon feu et s’installèrent confortablement, prêts a ouvrir leurs oreilles au son du luth et leurs cœurs aux émotions.




Melynn

Assis pres du feu pres de ses compagnons, Gardhran ecoutait le chant du barde. Tandis que la musique s'elevait sur la berge de Menethil, le druide senti les larmes lui monter aux yeux.

Melynn n'avait pas exageré, l'elfe qui chantait maniait les mots et les sons aussi bien qu'un guerrier ses lames. Emporté par le musique, chantant les tristesses qu'apporte la guerre, Gardhran revecu tous les moments qu'il avait passé a combattre celle ci. A la croisée, a Ironforge, et meme chez les siens...

Aucun mot, aucune expression n'aurait pu exprimer aussi bien aussi bien les sentiments qui habitaient le druide. Effaçant presque la peine qu'il avait de l'existence des conflits, une profonde joie se fraya un chemin dans le coeur de Gardhran. D'autres partageaient cette peine, de voir des combats inutiles se derouler, d'autres comprennaient leur futilité...

Alors que le chant se terminait, les larmes si longtemps contenues du druide s'echapperent de ses yeux, se rependant en minces lignes sur ses joues, finissant leur voyage sur l'herbe de la berge.

Tandis que les applaudissements résonnaient, Gardhran se leva doucement, avant de poser un genou a terre devant CrileLoup.

L'elfe cherchait ses mots, des mots qui pouvaient montrer toute la gratitude qu'il eprouvait, pour ce barde qui savait des ses chants toucher si profondement l'ame de ses spectateurs.

"Merci, parvint il a dire, merci... beaucoup"

Ils étaient venus.

Comme d'un fait exprès ils l'avaient surpris au moment où il s'y attendait le moins. Il aurait dû l'écrire tellement il s'était douté que ça se passerait ainsi. Mais ce qu'il n'attendait pas c'était la venue de Bruuk lui-même ! Il ignorait que le tavernier était si impliqué dans le clan au point de se déranger en personne pour accueillir un nouveau membre.

Avant qu'ils ne se présentent, il était en train de deviser sereinement avec les amis de sa Nilianée. Ce soir là aucun travail ne l'avait retenu loin d'elle et sa Louve ne l'attendait que bien plus tard, telle qu'à son habitude. Après s'être présenté, il avait donc écouté les RedCross qui acceptaient sa présence librement. Il ne comprenait pas tous les enjeux de ce qui se disait, se contentant de réagir quand il jugeait pouvoir apporter quelque chose. Il avait même été amené à parler des LunArgent, à titre d'exemple pour illuster quelque propos. Il avait pris plaisir à évoquer ses amis.

Et ils étaient venus. Sa marraine, dame Melynn, accompagnée de celui qui partageait son coeur, le puissant Feare, Bruuk, le tavernier-messager, et enfin le grand Gardhran lui-même, tous s'étaient déplacés pour lui.

Quand il prit conscience de leur présence, suivant les regards des RedCross qui lui faisaient face, son coeur avait bondi. Il ne savait que penser et s'était soudain senti pris d'une sourde angoisse en les voyant devant lui. Auraient-ils compris sa démarche sans s'en vexer ? Allaient-ils lui opposer un refus poli ? Accepteraient-ils ses réticences ? Il le souhaitait de tout coeur et le sourire de dame Melynn se voulait ouvertement rassurant. Pas uniquement son sourire d'ailleurs.

C'est tout de même avec une grande fébrilité qu'il reçut des mains de sa marraine la propre robe de diplomate de cette dernière, ajustée à sa taille (^^). De quelques mots simples ils lui signifièrent son acceptation au rang de barde officiel des LunArgents dans les conditions qu'il avait demandées. Ils s'en disaient même honorés et il était plus que touché en retour, ému de la confiance qu'ils lui accordaient. Il espérait s'en montrer digne et, pour les remercier immédiatement, offrit de leur produire ce chant qu'il avait préparé depuis qu'il en avait reçu la demande de maître Thoraïm.

Ils s'installèrent autour d'un feu et le barde put entamer une mélodie sourde et grave. Il allait chanter la guerre et ses ravages, et la musique servait son propos.

Quand j'entends sonner les tambours de guerre,
Il me vient des larmes, mes frères,
Quand j'entends monter l'écho des combats,
Dans mon coeur je pleure tout bas.

Que le nuit est triste quand elle est ténèbres
Que le jour est morne quand il est brouillard
Il n'y a nulle heure pour vouloir la guerre,
Cette ivresse qui fauche chacun au hasard.
D'aucuns prétendront chercher une vengeance,
Mais ils reviendront bien plus morts encore
D'autres vont prêcher quelque délivrance,
Mais s'alièneront au goût de la mort.

Quand je vois couler les larmes de mes soeurs,
Mon coeur se serre de douleur,
Quand au loin résonnent les chants des shamans,
Le mal s'empare de mon âme.

Que la forêt souffre quand elle se déchire
Sous les pas vengeurs de soldats fiévreux
Ivres de batailles, tout emplis de l'ire
Que leurs insufflèrent des esprits tortueux.
Que peuvent espérer ces soldats jouets
Dirigés de loin par quelque meneur
A l'esprit malade et si torturé
Qu'il n'a qu'une vision, celle de leurs horreurs.

Quand j'écoute chanter les scènes de bataille,
C'est toute mon âme qui défaille
Quand j'entends crier des appels aux armes
Je ne retiens plus mes larmes.

Que la guerre est laide dès lors qu'elle sépare
Les parents heureux, les amis, les frères
Que la guerre est vile, suite d'actes barbares
Proférés par ceux qui sèment la misère.
Comment ne pas voir la beauté ambiante
Des forêts immenses et si envoutantes
Comment ne pas voir les yeux des amants
Brillants dans le noir comme des diamants.

Il n'y a qu'une paix, celle que donnent les rois,
Qui sonnent l'arrêt des combats
Il n'y a qu'une paix qui soit véritable,
C'est celle qui règne en nos âmes.

Le chant était lourd et grave. Il s'en voulut en un sens de marquer son entrée de si triste manière mais il fut rassuré en constatant le bon accueil que lui firent ses amis, aussi bien ceux du clan LunArgent que ceux de la RedCross qu'il connaissait pourtant bien peu. Ils avaient apprécié sa prestation. Aussi, pour s'excuser - autant que possible - d'avoir tant semé de mélancolie dans l'esprit de ses auditeurs, il enchaîna sur quelques mélodies plus gaies et légères, cherchant à les divertir.

Les yeux brillants de ses auditeurs constituèrent sa meilleure récompense. Il diffusait un peu de son bonheur par ses notes et par sa voix. Il était heureux.